Douze balles dans la peau

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Douze balles dans la peau
Auteur James Hadley Chase
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Roman policier
Version originale
Langue Anglais
Titre I'll Get You for This
Éditeur Jarrolds Publishers Limited
Lieu de parution Londres
Date de parution 1946
Version française
Traducteur Alain Glatigny
Éditeur Nicholson & Watson
Collection La Tour de Londres no 13
Lieu de parution Bruxelles
Date de parution 1948
Nombre de pages 288

Douze balles dans la peau (I'll Get You for This) est un roman policier de l’écrivain britannique James Hadley Chase publié en 1946 à Londres[1], aux éditions Jarrolds Publishers Limited[2]. Il est édité aux États-Unis en 1951[1] par Avon à New York[3].

Le livre paraît en français en 1948 dans la collection La Tour de Londres[4], créée en Belgique par l'éditeur britannique Nicholson & Watson[5]. La traduction est signée Alain Glatigny. Le roman ne paraîtra dans la Série noire qu'en 1954. L'action se situe dans la ville fictive de Paradise Palms, en Floride[6].

Résumé[modifier | modifier le code]

Chester Cain, le narrateur, est revenu de la guerre[7] depuis quatre mois, qu'il a passés à accumuler 20 000 dollars en jouant « dans les tripots de New York ». Cela ne s'est pas fait sans énerver de mauvais perdants, et Cain en a tué cinq, toujours en état de légitime défense, ce qui lui vaut une solide réputation de tireur au pistolet ou revolver. Il entend dépenser ses dollars lors de vacances tranquilles dans un palace de Floride. Mais son renom semble l'avoir précédé : le directeur du casino et le maire se mettent en quatre pour lui offrir une première soirée de VIP. C'est un piège et Cain se retrouve accusé d'avoir abattu le rival du maire, qui règne par la corruption et utilise, en plus de la police, des hommes de main. Pour s'en sortir, Cain ne peut compter que sur une demoiselle qui refuse de lui faire porter le chapeau, un pêcheur et son épouse, un détective privé tout frais sorti de cours par correspondance, un gardien de prison cocu, un journaliste géant, et son entraînement au tir bien utile dans une ville qui se transforme en champ de bataille au son des sirènes et des mitraillettes de la police.

Il réussit à délivrer sa belle d'une prison défendue comme Fort Knox, repérer un trafic de fausse monnaie, obtenir l'appui du FBI et semer la zizanie parmi ses adversaires, jusqu'au triomphe : la chute du maire corrompu et de toute son équipe. Sauf un tueur qui a résolu de prouver (comme dans un western) qu'il est plus rapide que Cain, et de se venger par la même occasion. Cain a beau s'installer, avec sa jeune épouse, en Californie, à l'autre extrémité des États-Unis, le malheur les rattrape pour une dernière épreuve.

Personnages principaux[modifier | modifier le code]

  • Chester Cain, démobilisé depuis quatre mois : « Ma pelote faite, et la Buick achetée, je me suis amené à Paradise Palms, fin prêt pour mes vacances[8]. » « Ecoutez-moi bien : il n'y a pas de meilleur bougre que moi tant qu'on me fiche la paix. Mais quand on se met à me bousculer, ça m'énerve, et quand je suis énervé, il m'arrive de devenir mauvais[9]. »
  • Don Speratza, patron du casino de Paradise Palms. « Il était aussi bien balancé qu'un homme peut souhaiter l'être, bâti comme une armoire à glace, avec des yeux noirs dont le blanc était aussi blanc que de la porcelaine, et des cheveux assez longs qui bouclaient un peu sur ses tempes[10]. »
  • Ed Killeano, maire de Paradise Palms. « [...] un petit homme trapu, avec un grand chapeau noir, fit son entrée. Il me faisait penser à Mussolini secouant le poing à son balcon[11]. »
  • John Herrick, rival de Killeano pour les proches élections municipales. « - Il a l'air de tenir beaucoup à ce que Paradise Palms reste une ville honnête et propre, dis-je sèchement[9]. »
  • Franck Brodley, avocat de Herrick.
  • Flaggerty, chef de la police de Paradise Palms. « Il avait une sale gueule toute plate et il m'observait avec des yeux brillants de haine[12]. »
  • Claire (en anglais : Clair) Wonderly, embauchée par Speratza, mais deviendra Madame Cain. « [...] je parierais que chaque fois qu'elle traverse un cimetière, les macchabées se relèvent avec un petit sifflement admiratif[13]. »
  • Hyams et Solly, policiers en civil au service de Flaggerty.
  • Tim Duval, propriétaire d'un canot très rapide, qu'il loue à Cain ; il lui prête aussi une voiture et l'aide de son mieux.« Il était noirci par le soleil qui avait décoloré ses cheveux et les avait rendus tout jaunes. Il n'avait pas l'air commode, mais ça ne devait pas être un mauvais bougre[14]. »
  • Hetty Duval, son épouse. « Elle portait un peu moins de quarante-cinq ans, et sa figure au teint de brique était fort énergique. »
  • Loïs Spence, maîtresse de Juan Gomez : elle était en relation avec John Herrick. « Au moment où elle me dépassait, enveloppée dans un nuage de Numéro 5 de Chanel, je remarquai son expression empreinte du plus suprême dédain et ses yeux évocateurs d'étranges péchés[15]. »
  • Juan Gomez, dit le Basque, champion de pelote. « il était très sûr de lui et plein d'arrogance. Je le vis saluer la foule de la main. Il avait d'ailleurs le droit d'être arrogant : jamais je n'avais vu un si beau mâle[16]. »
  • Jed Davis, journaliste, prêt à aider discrètement Cain. « [...] un vrai géant. Il avait une figure ronde et violacée. Ses petits yeux étaient hardis. Il portait un complet de tweed qu'il semblait ne pas avoir retiré depuis qu'il l'avait acheté; l'achat ne devait pas dater d'hier![17] »
  • Bat Thomson, « l'homme de main de Killeano. C'est un dur de Detroit; ne vous y trompez pas, mon vieux, c'est un vrai tueur[18]. »
  • Tom Mitchell, gardien de prison. « Flaggerty couche avec sa femme, Mitchell le sait, mais il ne peut rien faire[19]. »
  • Maxison, entrepreneur de Pompes funèbres à Paradise Palms.
  • Edna Robbins, gardienne-chef de la prison de femmes « - Il serait temps de flanquer Edna Robbins à la porte, continua le docteur. C'est une sadique[20]. ».
  • Clairbold, détective privé, a suivi les cours par correspondance de l'École des détectives de l'Ohio ; d'une efficacité tout à fait inattendue. « Il avait une bonne figure poupine et sa barbe blonde était mal rasée. Il avait des yeux curieux et un peu effrayés. Ses dents avançaient, ce qui lui donnait l'air d'un gentil lapin[21]. »
  • Jack Hoskiss, inspecteur de la police fédérale à Miami. « C'était un grand type costaud, avec des cheveux d'un noir de jais, un gros visage bien en chair et des yeux malicieux[22]. »

Structure du roman[modifier | modifier le code]

Les six chapitres portent un titre, ce qui est rare chez James Hadley Chase, et sont chacun subdivisés en 6 à 8 sous-chapitres numérotés.

Les titres des chapitres résument l'action :

  • Pièges
  • Poursuite
  • Coups de feu
  • Feu à volonté
  • Contrepoint
  • Règlement de comptes

Éditions françaises[modifier | modifier le code]

Adaptation cinématographique[modifier | modifier le code]

L'œuvre a servi de base à une adaptation cinématographique par le réalisateur américain Joseph M. Newman. Le film, avec George Raft et Coleen Gray, a été diffusé en 1951 en Grande-Bretagne sous le titre du roman : I'll Get You for This, et aux États-Unis sous le titre Lucky Nick Cain.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b John M. Reilly, Twentieth Century Crime & Mystery Writers, Macmillan Press Ltd, 1980, page 291
  2. Exemplaire de l'édition Jarrolds sur le site royalbooks.com
  3. Couverture de l'édition américaine sur le site inkroci.com
  4. Collection dirigée par André Gérard, futur créateur des éditions Marabout
  5. Couverture de l'édition belge sur le site papy-dulaut.com.
  6. Dans À la poursuite de James Hadley Chase (Presses de la Renaissance, 1992), Robert Deleuse signale que cette localisation annonce celle de Paradise City, qui sera le décor de nombreux romans à partir de 1964.
  7. « Je suis revenu de France avec une collection de prix de tir, un très beau cas de commotion nerveuse et une violente envie de jouer. » (page 24 de l'édition de 1954) Dans le Magazine littéraire n° 109, Raphaël Pividal note à propos des héros de James Hadley Chase : « Enfin, le jeune homme a toujours une tare secrète, héritée de l'armée ou de la prison ; il cache en lui une blessure (souvent la folie). »
  8. Page 10 de l'édition de 1954.
  9. a et b Page 19 de l'édition de 1954.
  10. Page 16 de l'édition de 1954.
  11. Page 33 de l'édition de 1954.
  12. Page 22 de l'édition de 1954.
  13. Page 20 de l'édition de 1954.
  14. Page 50 de l'édition de 1954.
  15. Page 60 de l'édition de 1954.
  16. Page 72 de l'édition de 1954.
  17. Page 86 de l'édition de 1954.
  18. Page 100 de l'édition de 1954.
  19. Page 123 de l'édition de 1954.
  20. Page 145 de l'édition de 1954.
  21. Page 170 de l'édition de 1954.
  22. Page 176 de l'édition de 1954.
  23. « La présente réédition a été spécialement revue par la Série noire » (page 8). Cependant, le traducteur reste le même.